Mêle-toi de tes ognons

Nous sommes liés les uns aux autres, quoique nous faisons. Il est faux de dire à quelqu'un d'autre qu'il faut laisser la personne vivre sa vie, nous sommes des membres de sa vie, nous sommes des pétales de sa vie. Nous sommes responsables des autres, tant que par de petits conseils, et autant par des gestes. Nous sommes détestés et aimés, qui que nous soyons, au cours de notre vie. Nous touchons à des choses bien plus réelles que leur invisibilité, nous sommes les derniers mots des gens, les pensées, et souvent, les décisions des autres. Nous correspondons à des choix, familiaux, politiques, amicaux. Nous sommes, les uns et les autres, dépendant de l'autre.

Hélas, la société fait de nous qu'on ne doit pas se mêler des autres.
"Mêle-toi de tes ognons", dit-on.  À quand a-t-il toujours été bon de se taire ? À quand a-t-il été bon de nous consacrer sur nos vies, sur nos petites personnes, et nos petits problèmes. À s'occuper des problèmes des autres, on voit pas nos propres problèmes, et c'est ça qui est juste, et c'est ce qui est parfait. "Laisse-le vivre", disons-nous. Oui, vis avec lui, car tu es sa vie, nous sommes tous une pétale de vie. Nous avons bien sûr des principes de vie commune, tel que " Ne fais pas à l'autre ce que tu ne veux pas qu'il te fasse", par contre, on oublie souvent le sens contraire "Fais à l'autre ce que tu veux qu'il te fasse". Alors ainsi, quand vous serez sur le bord de la mort, vous apprécirez que quelqu'un appelle à l'aide et que quelqu'un vienne vous aider.

Nous sommes les intervenants d'une personne qui prend de la drogue, et qui ne peut que rarement s'arrêter seule et s'appuyer que sur elle-même pour y arriver. Nous sommes les dénonciateurs de ses consommateurs de poison, nous sommes parfois leur sauveurs et leur purs ennemis en les sauvant. "Laisse le faire", non ! Ne le laisse pas faire, si toi tu ne le fais pas, personne ne le fera. Aide-le maintenant, sors le de tout ça, dénonce-le, parle-lui, conseille-le, fais quelque chose. Mêle-toi de sa vie, mêle toi à lui. En le sauvant lui, tu sauveras les autres, les autres reliés à cette personnes qui se chagrineront de n'avoir rien fait alors qu'eux aussi ils auraient pu.

Mêle-toi des onions de quelqu'un qui veut se passer la corde au cou. Nous sommes les seuls intervenants au suicide, les seuls. C'est pas un rayon de soleil qui va t'empêcher de te suicider, non, c'est un sourire, c'est des mots... créés par les autres. Peut-être qu'avec nos mots, nos relations, nous arrivions, si nous nous mêlions aux autres, à baisser le 19.1 de suicides par 100 000 habitants.

Responsables des autres, quoi et qui ils sont. Responsable d'empêcher la mort, à -25 degrés, d'un itinérant, au centre-ville de Montréal. Une femme l'a attrapé, malheureusement qu'elle ne l'ait pas vu plutôt, et elle a crié aux autres d'appeler le 911. Personne ne l'a fait, personne n'a appelé.

Sûrement, se disaient-til, "Mêle-toi de tes ognons."

Comments

[Richard]

Exprimer ce qu’on porte de plus profond en nous et qui arrive souvent difficilement à se dire, des mots loin de me léser, tu m'enrichis"

[neurhone]

Que de vérité dans tes mots, oh oui nous devons nous occuper des autres ! la vie doit être un partage et un échange.

Bisous à toi

[Drastie]

C'est fou comme notre société est devenue indépendante et égoïste avec les années. Avant, dans le temps de nos parents, les voisins se connaissaient tous entre eux et ils étaient toujours prêts à s'aider s'il y avait quelque chose. Aujourd'hui, on ne sait même pas dire parfois si oui ou non, quelqu'un habite la maison d'en face. On se fout tellement des autres que ç'en est maladif. Justement, le fait de voir crever quelqu'un à côté de nous, en laisse plusieurs indifférents. C'est con, c'est malsain, c'est stupide.